Il y a ceux qui le voient à moitié vide, d'autres à moitié plein.
Moi, j'ai cette capacité magique à me noyer dans le plus petit verre d'eau.
Depuis longtemps j'essaie de lutter contre cette tendance non pas à être défaitiste ou pleine d'entrain face aux aléas de la vie - c'est au delà d'une simple attitude, c'est vraiment lutter contre la tonne d'arguments pour / contre qui assaille mon esprit en cas de grosse décision à prendre. Déjà choisir une pizza au restaurant me prend du temps, alors déménager, postuler à une offre d'emploi ou décider de l'orientation à donner à mon existence... Bref, je pars en toupie, en surchauffe, tout fout l'camp ma bonne dame.
Le pire, c'est que je me créé toute seule ces situations de dilemme parce que l'immobilisme me tue. Mais une fois la moitié de l'escalier parcouru, je ne peux m'empêcher de me retourner et de penser à ce que je laisse derrière moi, ce dont je rêve et que je touche presque du doigt, au millions de possibilités et de décisions possibles. Comment bien choisir ? Quelle est la meilleure chose à faire ?
Puis, vient la phase de culpabilité. "Je me précipite peut-être ? Ce n'est pas si mal cet appartement / ce job / cette vie finalement." La vérité, c'est que j'ai un mal de chien à répondre à mes propres questions. Je-ne-sais-pas.
Exemples : adopter un chien ou pas ? Élevage ou refuge ? Ou alors adopter un second chat ? Acheter une nouvelle voiture, oui mais quel modèle ? Essence, diesel ? Postuler à cette offre ? Si ça devient sérieux, si je suis prise, est-ce que je plaque tout ?"
Et si. Et si. Et si.
Ma tête ressemble à l'aéroport Charles de Gaulle un week-end de grandes vacances et j'imagine à quel point le mec qui dirige cet aéroport doit mériter sa nuit de sommeil. Ces pensées m'épuisent, pire, m'obsèdent.
J'essaie donc de prendre conscience de cet énorme défaut de vouloir toujours tout contrôler et tout prévoir. Mon rêve ? Lire l'avenir. Au moins les six prochains mois. Mais la vie, ce n'est pas savoir. Ce n'est pas tout contrôler. Je vis donc de mantra : "Laisse couler." et essaie de me mettre en face de mes propres contradictions en répliquant à moi-même "Et alors ?" En quoi c'est grave? Est-ce que tu n'es pas en train d'exagérer?".
Relativiser.
Je ne sais pas si cette tendance à la panique se soigne, mais en avoir conscience, c'est déjà un pas énorme. C'est le fou qui se rend compte qu'il est là, couché à même le sol, entravé dans sa propre camisole (et dans ce cas, qu'il a tissé lui-même).
Et toi, vis-tu dans un essaim de questions sans réponses au quotidien ? Connais-tu ces heures de doute profond où ton pouvoir de décision s'effondre comme un château de cartes ? Comment gères-tu tout cela ?